Brazzaville, 15 janvier – Le chef de l’Etat, président du Conseil supérieur de la magistrature, Denis Sassou-N’Guesso, a appelé, lundi à Brazzaville, les magistrats à la célérité dans le traitement des affaires.
« Avec près d’un millier de magistrats en fonction dans les cours et tribunaux, en attendant l’arrivée de nouveaux auditeurs de justice, le pari de la célérité et de l’efficacité dans le traitement des affaires peut et doit être gagné », a exhorté le président Sassou-N’Guesso, à l’occasion de l’audience solennelle de la rentrée judiciaire 2023-2024 de la Cour Suprême, au Palais des congrès, en présence des membres du corps judiciaire et de nombreuses personnalités.
« Je vous invite à améliorer fondamentalement les délais de jugement. Vous devez combattre la lenteur qui érode l’image de la justice, ronge sa notoriété et peut, si l’on y prend garde, ruiner sa crédibilité devant l’opinion », a-t-il souligné.
Toutefois, Sassou-N’Guesso « proscrit sans réserve une justice hâtive et précipitée, souvent aux desseins inavoués ».
Selon lui, ce n’est pas cette justice que l’Etat congolais attend pour son peuple et tous ceux qui ont choisi le Congo comme terre d’accueil.
Le pouvoir judiciaire étant consacré par la Constitution du 25 octobre 2015, Sassou-N’Guesso a également appelé les magistrats au respect strict de la loi qui s’impose à eux. Car, a-t-il soutenu, « respecter la loi est, pour le juge, un devoir sacré ».
S’adressant, particulièrement, aux huissiers de justice, il a dénoncé les « frais exorbitants » qu’ils font payer aux parties perdantes. « A cela, il faut ajouter leur propension et leur acharnement à saisir les comptes en banque des parties perdantes, les rendant, en totalité, insusceptibles de tout mouvement », a-t-il déploré.
« Certains huissiers s’illustrent par ces pratiquent éhontées qui anticipent ou n’attendent jamais, ni les effets du pourvoi en cassation engagé, ni encore moins la fin de la procédure », a-t-il fait remarquer.
Pour Sassou-N’Guesso, la Cour suprême doit avoir une doctrine claire résultant de l’application et de l’interprétation conformes de lois du pays.
« Le respect du sacro-saint principe du contradictoire doit être une des pierres angulaires de notre système judiciaire », a-t-il insisté, souhaitant que pour cette année judiciaire, s’intensifie l’effort de modernisation de notre système judiciaire.
Le premier président de la Cour suprême, Henri Bouka a, quant à lui, exprimé sa joie, son émotion et sa gratitude au chef de l’Etat, pour cette rentrée judiciaire, une première dans notre pays depuis l’institution de la Cour suprême en 1962.
« Aujourd’hui est un grand jour, parce que de mémoire de magistrat, jamais il n’y a eu de rentrée judiciaire de la Cour suprême dans notre pays ; comme, jamais il n’y a eu d’audience, de quelque juridiction que ce soit, honorée de la très haute présence, porteuse de symboles multiples, de Président de la République, chef de l’Etat, président du Conseil supérieur de la magistrature », a relevé Henri Bouka, rendant hommage à ses illustres prédécesseurs, notamment Charles Assemekang et Placide Lenga.