Brazzaville 26 avril - M. Abdoulaye Bathily, ancien representant spécial du secrétaire général de l'ONU, a informé jeudi dernier, le président Denis Sassou-N'Guesso de la "dégradation" de la situation en Libye.
« La situation en Libye a connu une dégradation sensible ces derniers mois. Dans mes rapports successifs au conseil de sécurité, je l’ai alerté sur ce qui se passe en Libye. Parce que pendant les 19 mois de mon activité en Libye, j’ai fait le tour du pays et rencontré tout le monde, tous les acteurs », a déclaré Abdoulaye Bathily, à l'issue d'une audience avec Sassou-N'Guesso, président du comité de haut niveau de l'UA sur la crise libyenne.
L’ancien ministre sénégalais a déploré le "manque de consensus" entre les leaders libyens en vue du règlement définitif de la crise que traverse leur pays.
« Les protagonistes du conflit doivent pouvoir se rencontrer, se réunir pour trouver des consensus à défaut des compromis pour faire avancer le pays. Je n’ai pas trouvé ça, malgré tous mes efforts », a-t-il indiqué.
« Certes le cessez-le feu est maintenu, mais à cause des intérêts en présence divergents entre ces leaders. J’ai constaté que chacun tient à maintenir le statu quo de sa situation d’une part, et d’autre part, les rivalités qui se sont intensifiées ces derniers temps à tel point qu’ils ne veulent même pas s’asseoir autour d’une table pour discuter », a renchéri Abdoulaye Bathily.
La situation en Libye a été exacerbée par les tensions en Ukraine au Soudan et par les rivalités entre les grandes puissances du monde. L’ancien représentant du secrétaire général de l’ONU a expliqué que les protagonistes libyens ne sont pas prêts à fumer le calumet de la paix, car chacun d’eux est lié aux partenaires régionaux et internationaux.
« Il n’y a pas une prise de conscience réelle de la nécessité de maintenir ce pays, son unité se trouve aujourd’hui plus que fragilisée. Tant qu’il n’y a pas d’accord et de volonté politique de ces leaders libyens pour sauver leur pays de la désintégration qui est le menace ; tant qu’il n’y a pas la volonté de leurs partenaires régionaux et internationaux d’aider ces Libyens à se mettre ensemble, dans le court et moyen terme, je ne vois pas la solution », a estimé M. Bathily.