Le président Denis Sassou-N’Guesso, ouvrant le lundi 26 août 2024 au Palais des Congrès de Brazzaville, la 74ème session du Comité régional de l’Organisation Mondiale de la Santé pour l’Afrique (OMS-Afro), a exhorté les Africains à une surveillance épidémiologique soutenue.
« Il nous faut faire preuve de vigilance accrue pour une surveillance épidémiologique soutenue et une riposte urgente et efficace », a déclaré le président Sassou-N’Guesso.
Selon lui, les pathologies d’origine hydrique, les maladies vectorielles, les affections respiratoires, la malnutrition, les sécheresses et les inondations, qui s’accélèrent sous l’effet du dérèglement climatique, appellent une « riposte vigoureuse de notre part ».
Rappelant la tenue, en juillet dernier dans la capitale, de la conférence internationale sur l’afforestation et le reboisement, en lien avec la lutte contre le changement climatique, Denis Sassou-N’Guesso a insisté sur cette « menace majeure pour la santé » dans le monde.
L’engagement de l’OMS en faveur de cette noble cause, pour la survie de l’humanité, a-t-il relevé, l’encourage dans son combat au service de l’environnement, notamment de la préservation des bassins forestiers tropicaux.
« Il reste que là où la nature se réinstalle et reprend ses droits, se nichent des micro-organismes infectieux, à l’image des virus, bactéries et parasites susceptibles de provoquer des maladies émergentes et ré-émergentes, autant chez l’homme que chez l’animal », a-t-il souligné.
Denis Sassou-N’Guesso a également mis l’accent sur la prévention qui apparaît comme le recours le plus pertinent pour se prémunir de la maladie à travers les vaccins. « Prévenir par la vaccination certes, mais surtout et avant tout par l’observation des meilleures règles pour la santé, telles la bonne hygiène de vie, l’alimentation équilibrée, la pratique régulière du sport », a-t-il fait observer.
Par ailleurs, il a de nouveau appelé à une coalition faveur de l’Initiative visant à instituer la « Journée internationale des soins de santé primaire » lancée par le Congo en mai 2024 à Genève lors de la dernière assemblée mondiale de la santé. Dans cette optique, a-t-il soutenu, la dotation de son pays en infrastructures modernes de santé avec la construction en cours de 13 formations sanitaires de pointe, à savoir 12 hôpitaux généraux et un hôpital Ecole des Armées, l’apport en personnels qualifiés et la mobilisation de financements pour la consolidation du système de santé du pays restent les axes majeurs d’effort, dans le cadre du Plan national de développement 2022-2026.
A cela s’ajoutent la gratuité des soins antipaludiques chez les enfants et les femmes enceintes, la prise en charge de l’infection à VIH/SIDA et de la tuberculose, de la césarienne, de la grossesse extra-utérine, des soins d’urgence du nouveau-né issu de césarienne. Il a aussi relevé le fait que les autorités congolaises accordent une « attention soutenue » à l’instauration de la couverture sanitaire universelle dans le pays.
A l’horizon 2050, a-t-il prévenu, la population de l’Afrique devrait atteindre 2 milliards d’habitants, essentiellement jeunes et une telle évolution démographique constituera un atout primordial pour le développement du continent, à travers la disponibilité d’un important capital humain. Cette croissance de la population africaine, a-t-il poursuivi, générera d’autres défis plus « contraignants » dans le domaine de la santé, notamment en termes de soins suffisants et de qualité.
Les pays africains, a-t-il ajouté, investissent de moyens financiers substantiels en matière de santé. Cependant, nonobstant les progrès louables enregistrés, l’Afrique reste confrontée à plusieurs périls sanitaires. Il a cité les épisodes répétés du virus Ebola et de la variole du singe, les cycles récurrents de méningite, de choléra et de typhoïde, les flambées persistantes de paludisme.
Il a réitéré ses félicitations au directeur général de l’OMS pour sa « vision axée sur le ‘’triple milliard’’, ainsi que l’accompagnement dédié à l’Afrique, pour atteindre les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».
« La République du Congo vous assure de son entier soutien dans cette exaltante mission que vous conduisez avec professionnalisme et dévouement », a-t-il dit.
Et pour soutenir l’OMS dans ses différentes missions, les autorités congolaises ont décidé d’augmenter de 50 % la contribution du Congo au budget de l’OMS.
Le chef de l’Etat, visiblement ému, a tenu à traduire sa « reconnaissance » et à exprimer ses « remerciements » à l’OMS pour la distinction honorifique qui lui a été décernée et qui fait « la fierté légitime du Peuple congolais ».
Par cette distinction, l’OMS a rendu hommage à Denis Sassou N’Guesso, pour son leadership en matière de protection de l’environnement, son combat inlassable dans la lutte contre le dérèglement climatique et ses efforts persévérants dans l’amélioration des conditions sanitaires des Congolais. « La santé, a-t-il déclaré, est la richesse par excellence de l’Homme ».